Mesdames, Messieurs,
Chers représentants des autorités civiles et militaires,
Chers élèves, chers concitoyens,
Nous sommes réunis aujourd’hui, en ce 27 mai 2025, pour nous souvenir, pour honorer, et pour transmettre.
Souvenir, d’abord, de ce jour du 8 mai 1945… où, après cinq années d’ombre, le silence des armes annonçait le retour de la liberté.
Ce fut la victoire des Alliés, mais ce fut aussi — et surtout — la victoire du courage français, la victoire de la Résistance.
Et à la tête de cette Résistance… un nom s’élève… Jean Moulin.
Jean Moulin, préfet de la République, refusa l’humiliation, l’injustice, la compromission. Il refusa de courber l’échine.
Dès les premières heures de l’Occupation, il fit un choix clair : celui de l’honneur, celui de la République.
Sous l’autorité du général de Gaulle, il fut l’artisan de l’unité de la Résistance. Le fondateur du Conseil national de la Résistance, réuni pour la première fois le 27 mai 1943, à Paris, dans un appartement modeste… mais au coeur battant de la République clandestine.
Autour de lui, des femmes et des hommes de tous horizons… unis non par l’ambition, mais par une volonté : libérer la France, et préparer le monde d’après.
Ils sont devenus les Compagnons de la Libération, désignés non par le destin, mais par le choix de résister.
Et ce Conseil national de la Résistance ne s’est pas contenté de penser la guerre. Il a pensé l’après-guerre. Il a jeté les bases de ce que nous appelons encore aujourd’hui notre pacte républicain.
La Sécurité sociale. Le droit syndical. L’École publique renforcée. Les retraites. La liberté de la presse. La reconstruction démocratique.
Ces conquêtes, ce socle commun, nous les devons à ceux qui ont su croire en la République… quand elle semblait vaciller.
Aujourd’hui, 80 ans plus tard, notre responsabilité est immense.
Car les témoins s’éteignent… mais leur mémoire ne doit pas s’éteindre avec eux.
Cette mémoire n’est pas seulement un hommage, elle est un appel. Un appel à la vigilance. Un appel à l’unité. Un appel au courage.
Alors en ce jour solennel, nous nous inclinons avec respect devant Jean Moulin, devant les Compagnons de la Libération, devant tous les résistants, connus ou anonymes, qui ont fait le choix de la lumière dans la nuit.
Et nous faisons nôtre, encore aujourd’hui, le serment qu’il porta jusqu’à la mort : « Un seul but : la victoire. Un seul devoir : l’action. »
Que leur exemple continue de guider la France. Qu’ils demeurent vivants dans notre mémoire, et vivants dans nos actes.
Vive Jean Moulin. Vive les Compagnons de la Libération. Vive la Résistance. Vive la République. Et vive la France.